FAQ Générale ~ 08-11-2013

Sur mon 120 basses, à la main gauche je n'utilise jamais les notes du haut et du bas. À quoi servent-elles ?

Réponse

Sur la 1re rangée de basses, les quatre notes du haut sont do#, sol#, # et la# ; les quatre notes du bas sont solb, dob, fab, sibb (la).

schéma du clavier des basses
schéma du clavier des basses (source : blog Apprendre l'accordéon)

Il y a principalement deux éléments de réponse pour expliquer l'usage de ces parties du clavier : le répertoire et les tonalités exploitables.

Introduction

Nous allons avoir besoin de quelques notions de théorie dont vous raffolez tant.

L'ensemble des altérations dièses (#) ou bémols (b) qui sont placées après la clé, et qui s'appelle l'armure, permet de déterminer la tonalité d'un morceau. En fait, pour une armure donnée on a deux tonalités, dites relatives, l'une majeure et l'autre mineure dont la tonique se trouve une tierce mineure (1 ton ½) en dessous. En général elles de distinguent par des altérations « accidentelles » en cours de morceau.

voir aussi : liste des tonalités en fonction de l'armure

L'ordre d'apparition des dièses est fa, do, sol, , la, mi, si. Les bémols sont dans l'ordre inverse. Le clavier de l'accordéon est construit sur ce même principe de cycle de quintes (3 tons ½) en montant ou de quartes (2 tons ½) en descendant.

Autrement dit, décaler le jeu d'une ligne vers le haut revient à transposer le morceau dans la tonalité ayant # en plus (ou 1 b en moins) à la clé. De même qu'en décalant vers le bas, l'armure aura 1 b en plus (ou 1 # en moins).

Répertoire

Une première conclusion est donc que plus on s'éloigne de la partie centrale du clavier, et plus les tonalités comportent d'altérations à la clé. Or il se trouve que le répertoire traditionnel de l'accordéon n'a que rarement recours à ces dernières, privilégiant des tonalités avec peu d'altérations (par exemple do, sol ou fa majeur) pour simplifier la lecture. C'est pourquoi les notes aux extrémités du clavier sont peu utilisées avec ce type de morceaux.

Cependant, elles pourront s'avérer utiles dans d'autres répertoires (moderne, jazz, adaptations d'œuvres classiques, musiques d'Europe de l'Est...) ou en cas de transposition pour un accordéoniste qui accompagne une voix ou joue avec un instrument qui n'est pas dans la tonalité d'ut (comme de nombreux instruments à vent).

Tonalités exploitables

Un accord (majeur ou mineur) peut se former à partir de 3 gammes majeures et 2 gammes mineures (harmoniques) différentes.

Voyons un exemple avec l'accord de Do# majeur composé de do#, mi#, sol#. Cet accord devrait se retrouver dans les tonalités suivantes.

tonalité notes de la gamme armure
do# majeur do#, #, mi#, fa#, sol#, la#, si# 7 #
sol# majeur sol#, la#, si#, do#, #, mi#, fa## ?
fa# majeur fa#, sol#, la#, si, do#, #, mi# 6 #
fa# mineur fa#, sol#, la, si, do#, , mi# 3 #
mi# mineur mi#, fa##, sol#, la#, si#, do#, ## ?
tonalités incluant l'accord de Do# majeur

Mais on remarque que les tonalités de sol# majeur et mi# mineur ne correspondent à aucune armure connue. Ces cas sont en effet trop complexes et entraineraient trop d'altérations à la clé. Sans armure, l'écriture dans ces tonalités n'est pas possible, on peut donc considérer que ces dernières « n'existent pas ».

On en déduit que, là ou un accord en milieu de clavier, comme majeur par exemple, peut être utilisé dans 5 tonalités différentes, pour le Do# majeur situé sur la 4e ligne en haut du clavier, il n'existe plus que 3 tonalités susceptibles de l'utiliser. Il est donc normal de s'en servir moins souvent.

On a vu en introduction que décaler vers le haut revenait à ajouter des dièses à la clé. Pour les accords qui se trouvent au-dessus de la ligne du do#, on aura encore plus d'altérations, donc encore plus de tonalités éliminées, et donc encore moins de possibilités de les utiliser. Il n'existe par exemple aucune tonalité majeure incluant naturellement les accords de # majeur ou La# majeur situés sur les deux lignes du haut.

Bien entendu, tout ce qui concerne les dièses en haut du clavier s'applique aussi aux bémols en bas du clavier.