Partie musique / Principaux éléments

La création du son sur un accordéon fait intervenir principalement quatre éléments : le sommier, qui supporte les plaquettes, sur lesquelles sont fixées des lames qui vibrent grâce au flux d'air contrôlé par les peaux.

Sommiers

Un accordéon contient un certain nombre de sommiers en bois (ou en matériaux composites pour les séries économiques) sur lesquels sont fixées des plaquettes de forme rectangulaire. Un sommier complet possède deux entrées d'air, il peut recevoir deux séries de plaquettes, une de chaque côté.

Le montage le plus courant pour les accordéons à boutons est tel qu'une série de plaquettes, occupant un côté du sommier, correspond à une rangée de boutons main droite. D'autres montages sont ainsi faits que les plaquettes correspondant aux notes d'une rangée peuvent se retrouver sur plusieurs sommiers différents. Ce type de montage se rencontre plus fréquemment sur les modèles à touches pianos.

sommier main droite d'un chromatique, châssis séparés
sommier main droite d'un chromatique, châssis séparés
sommier main gauche (basses chromatiques), cas d'une musique sur plaque
sommier main gauche (basses chromatiques), cas d'une musique sur plaque

Plaquettes

Ces éléments, également appelés châssis, sont en alliage d'aluminium (différentes qualités) ou en laiton. Le bronze a également été utilisé, essentiellement avant-guerre pendant une vingtaine d'années.

La série complète des plaquettes est ce que l'on appelle la « musique ».

Lames, voix

Sur une plaquette on trouve deux lames : l'une pour le son en tirant, l'autre pour le son en poussant. Les lames sont généralement en acier mais d'autres alliages peuvent être utilisés. Elles présentent différents niveaux de qualité.

Un contrepoids en laiton est collé en bout de lame pour les sons graves. Plus le son est grave, plus le contrepoids est lourd.

Chaque note se compose (en général) de plusieurs sons : les voix, chacune étant produite par une lame. Il y a une plaquette par note et par voix. Par exemple, un modèle à 3 voix main droite (3 sons par note) et une étendue de 60 notes aura donc 180 plaquettes.

Peaux

Dans l'étendue qui va du grave au médium-aigu environ, chaque lame est associée à une peau qui est collée dessous pour la lame du dessus et inversement. Ces peaux sont soit naturelles (en cuir), soit en plastique (ventilles). Elles servent à l'étanchéité et à la sélection des vibrations.

Une peau en cuir est souvent accompagnée d'un renfort, en métal ou en plastique, notamment pour améliorer sa stabilité. Les renforts métalliques, fines barrettes d'un calibre adapté à la hauteur de la note, se trouvent avant tout dans le registre grave/médium. Les renforts plastiques, qui épousent la forme de la peau, se trouvent avant tout dans le registre médium/aigu.

peaux en cuir avec renfort métallique en bas, ventilles en haut
peau en cuir avec renfort métallique (en bas) et ventille (en haut)
peaux en cuir avec renfort plastique
peaux en cuir avec renfort plastique

Le choix du matériau de la peau et/ou du renfort a une influence sur la sonorité. Le plastique donne une sonorité plus brillante que le cuir. Musicalement, on recherche généralement un niveau de brillance progressif du grave à l'aigu. Il est donc courant de placer des peaux en cuir avec renfort métallique dans le grave (pour une sonorité relativement ronde), des peaux plastiques dans l'aigu (pour une sonorité relativement brillante), et en compromis des peaux en cuir avec renfort plastique dans le médium (pour un niveau équilibré). Ceci n'est bien entendu qu'un schéma de base et chaque musicien, accordeur ou fabricant, s'en éloigne plus ou moins suivant le caractère musical souhaité. Par exemple sur les instruments musette, qui réclament de la brillance, on trouvera davantage de ventilles et de peaux avec renfort plastique dans le médium, voire le grave.

Ceci dit, le choix peut aussi être guidé par d'autres aspects. Les ventilles sont très homogènes et moins couteuses que les peaux en cuir. Les peaux en cuir avec renfort plastique sont fournies préassemblées et leur qualité est également très homogène. Par contre, avec les peaux en cuir sans renfort (qui peuvent être montées avec un renfort métallique ou éventuellement telles quelles), la qualité est nettement plus variable. Il faut généralement prendre le temps de les sélectionner et un assembleur rigoureux aura un taux de déchets non négligeable. La mise en place du renfort métallique prend également du temps. Ce qui explique la tendance générale à utiliser plus volontiers des ventilles ou des peaux avec renfort plastique. La motivation principale pouvant être un objectif sonore précis, ou être liée au cout et/ou au temps de travail.